Maintenir, améliorer les potentialités chiroptérologiques

Maintenir, améliorer les potentialités chiroptérologiques

Constat

Le simple maintien des cavités en l’état est insuffisant pour garantir la pérennité des populations de chauves-souris.
De nombreuses espèces sont particulièrement sensibles aux perturbations modifiant leurs conditions de vie, notamment en période d’hibernation.

Objectifs

  1. Entretenir les accès aux cavités en intégrant les exigences écologiques des espèces d’intérêt communautaire.
  • Entretien du site autour de la cavité de M. BOUILLAUD.
  • Entretien du site autour des cavités de M. et Mme DE MEZERAC.
  • Entretien de l’accès nord du tunnel de Pissotte.
  • Entretien de l’accès sud du tunnel de Pissotte.

     2.  Mettre en place les aménagements nécessaires pour préserver les populations hivernantes de chauves-souris.

  • Mise en place et maintien d’un dispositif empêchant la pénétration dans les cavités de Saint-Michel-le-Cloucq.
  • Mise en place et maintien d’un dispositif empêchant la pénétration dans le tunnel de Pissotte.

     3.  Renforcer et améliorer les connaissances sur la biologie des chauves-souris et leur utilisation des cavités.

  • Etude portant sur l’utilisation de l’espace par les chauves-souris en période de transition et en estivage.
  • Recherche des gîtes de reproduction des chauves-souris d’intérêt communautaire » aux alentours des sites.

 

Mise à jour depuis la rédaction du DOCOB 

Lors de leur intégration au réseau Natura 2000, les cavités n’étaient connues que pour accueillir des chauves-souris en hiver. Depuis, des concentrations nocturnes importantes de chiroptères ont été observées en automne(site dit "de swarming" = où les mâles et les femelles se retrouvent pour se reproduire avant d'aller passer l'hiver dans leurs gîtes).

Le tunnel de Pissotte est concerné à partir d’août par des rassemblements importants de barbastelles, certainement plusieurs milliers chaque nuit, ce qui en fait l’unique site européen où de telles concentrations ont été notées en période automnale.

Notons par ailleurs que des murins se regroupent également autour du tunnel, les nuits d’automne (Murin de Daubenton, Murin à moustaches et Grand Murin). Il faut noter que le Minioptère de Schreibers, espèce rare en Vendée, a été noté en transit dans le tunnel. Ces individus proviennent probablement des colonies picto-charentaises.

A Saint-Michel-le-Cloucq, les regroupements automnaux nocturnes concernent notamment le Murin à oreilles échancrées, le Murin de Daubenton, le Murin de Natterer, le Murin de Bechstein, le Murin à moustaches, l’Oreillard roux et le Grand Murin. Des grappes importantes de grands rhinolophes sont aussi notées à cette saison dans ces grottes.

 

Provenance des barbastelles venant se reproduire à Pissotte

L'activité dans le tunnel a été mesurée à l'aide de pièges vidéo. Les effectifs sont tels que les chauves-souris proviennent forcément de plusieurs dizaines de kilomètres alentours. Des échanges existent entre les deux sites, mais il n’est pas impossible que des reports existent vers d’autres sites de rassemblement, plus petits et/ou pas encore connus.

Une étude, menéeà l'automne 2012, dans le cadre de la mise en œuvre du Document d'Objectifs et d'un contrat nature sur les continuités écologiques,a montré que les barbastelles gagnant la nuit le tunnel pouvaient provenir d’au moins 44 km (Ouvrard & Varenne 2013). Cette étude s'est poursuivie en 2013 et a mis en évidence des déplacements de barbastelles mais aussi de grands rhinolophes jusqu'à 30 km au moins (données non encore publiées).

Ces études de radiopistageontaussi permis de mettre en évidence que : il n'y a pas de secteur privilégié dans la provenance des barbastelles qui fréquentent le tunnel : les terrains de chasse des animaux venant se reproduire à Pissotte sont répartis partout autour du site, dans un rayon de 10 à 20 km (pour la plupart) ; le comportement de regroupement, bien que moins intense, est aussi noté par nuit ventée et pluvieuse ; les chauves-souris peuvent survoler la plaine sans suivre de corridors. Les barbastelles notamment, rejoignent leurs territoires de chasse de la façon la plus directe possible, traversant en ligne droite la plaine (même si des éléments "structurants" sont probablement utilisés, par exemple les routes, les morceaux de haies etc.).

 

Une autre étude, menée pendant la vague de froid de février 2012, montre que les barbastelles gagnent le tunnel pour hiberner lorsque les températures atteignent – 10°C (Sudraud et al., 2012).